L’équipe du professeur Mathieu Dehaes au CHU Sainte-Justine et à l’Université de Montréal a mis au point une nouvelle technique pour étudier les mécanismes de maturation in vivo de la rétine chez des modèles précliniques.
Suite à la création d’un système de lentilles élaboré en laboratoire, le développement de la rétine de souriceaux a pu être décrit in vivo grâce à la tomographie par cohérence optique (OCT) – un procédé d’imagerie utilisé en ophtalmologie, permettant d’obtenir en quelques secondes, et de manière non-invasive, des images tridimensionnelles de l’œil – à des âges aussi précoces que sept jours de vie. Cela n’avait jamais été fait auparavant, entre autres, dû à des limitations méthodologiques liées à la technique et des difficultés expérimentales associées au modèle préclinique.
Grâce à cette technique, le laboratoire a décrit les changements in vivo de la microstructure rétinienne durant son développement. Ces changements anatomiques coïncident avec les mécanismes physiologiques du développement rétinien incluant la formation des synapses, la migration nucléaire et la densification cellulaire. Ces résultats ouvrent la voie à de nouvelles avenues pour caractériser le développement anormal de la rétine dans des modèles précliniques de maladies humaines, incluant la rétinopathie du prématuré. Puisque cette technique in vivo est déjà utilisée chez l’humain, les avancements techniques développés par l’équipe de recherche du professeur Dehaes ont un fort potentiel de transfert vers la recherche chez le nouveau-né. De plus, comme la rétine représente le prolongement direct du cerveau, cette technique d’imagerie non-invasive permettra également d’étudier des modèles de maladies cérébrales chez l’humain.
Ces travaux sont présentés dans le journal Investigative Ophthalmology and Visual Science (IOVS).